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Le livre de la pitié et de la mort
Contributor(s): Loti, Pierre (Author)
ISBN: 1503015432     ISBN-13: 9781503015432
Publisher: Createspace Independent Publishing Platform
OUR PRICE:   $16.17  
Product Type: Paperback - Other Formats
Language: French
Published: November 2014
Qty:
Additional Information
BISAC Categories:
- Literary Collections | Ancient, Classical & Medieval
- Literary Criticism | European - French
- Biography & Autobiography | Literary Figures
Physical Information: 0.5" H x 5" W x 8" (0.53 lbs) 238 pages
Themes:
- Cultural Region - French
 
Descriptions, Reviews, Etc.
Publisher Description:
Ce livre est encore plus moi que tous ceux que j'ai crits jusqu' ce jour. Il renferme m me un long chapitre que je n'ai consenti livrer aucune revue, de peur qu'il ne tomb t sous les yeux de gens quelconques, sans que j'aie pu les avertir. D'abord, je voulais ne pas publier ce passage. Mais j'ai song mes amis inconnus: un seul mouvement de leur sympathie lointaine, je regretterais trop de m'en priver... Et puis j'ai toujours cette impression que, dans l'espace et dans la dur e, je recule les limites de mon me en la m lant un peu aux leurs; quelques instants de plus, apr s que j'aurai pass , la m moire de ces fr res gardera peut- tre vivantes de ch res images que j'y aurai grav es. Ce besoin de lutter contre la mort est d'ailleurs - apr s le d sir de faire quelque bien si l'on s'en croit capable - la seule raison immat rielle que l'on ait d' crire. Parmi ceux qui font profession d' tudier les oeuvres de leur prochain, il en est bon nombre avec lesquels je n'ai rien de commun, ni les id es ni le langage. Moins que jamais je me sens capable d'irritation contre eux, tant j'ai appris tenir compte, avant de juger les autres hommes, des diff rences naturelles ou acquises. Mais cette fois est la premi re o leur gouaillerie aurait quelque chance de m' tre p nible, si elle parvenait jusqu' moi, parce qu'elle pourra porter sur des choses et des tres qui me sont sacr s; je leur donne vraiment la partie belle en publiant ce livre. Aussi vais-je essayer de leur dire ici: faites-moi donc la gr ce de ne pas le lire, il ne contient rien qui soit pour vous, - et il vous ennuiera tant, si vous saviez ... Pierre Loti. Apr s quelques minutes de travers e, une barque nous d pose sur ces sables - qui ne sont point un lot comme on l'aurait cru de loin, mais qui forment l'extr mit d'une longue, longue et troite presqu' le, d'une esp ce de plage sans fin resserr e entre l'Oc an et des lagunes sel aliment es par la mer. Pen-Bron est l , entour d'eau comme un navire. Devant ses murs, on a esquiss un jardin, que balaient tous les souffles du large, mais o les fleurs poussent tout de m me dans les plates-bandes sablonneuses. Une soixantaine d'enfants se tiennent dehors, petits gar ons et petites filles, en deux groupes s par s. Les petits gar ons jouent, causent, chantent. Sous la surveillance d'une bonne soeur en cornette, les petites filles en font autant de leur c t , part quelques-unes un peu grandes, qui sont assises sur des chaises et travaillent l'aiguille. - Et c'est comme cela tous les jours, para t-il, except par les grandes pluies; constamment install s dehors, les pensionnaires de Pen-Bron tournent, d'apr s le vent et le soleil, autour des murs de leur maison, regardant tant t la lagune, tant t la grande mer, sans cesse respirant cette brise qui laisse aux l vres un go t de sel. Et vraiment - si ce n' tait qu'on aper oit quelques b quilles soutenant de pauvres petites jambes trop faibles, quelques bandages cachant encore des moiti s de figure, et, adoss s la muraille, trois ou quatre petits fauteuils d'une forme un peu inqui tante - on croirait arriver dans un pensionnat quelconque, l'heure de la r cr ation; tellement, que je sens tout coup s'envoler cette sorte d'horreur physique, d'angoisse irraisonn e qui me serrait la poitrine l'abord de ce mus um de mis res. Je n'ai plus qu'un sentiment de curiosit en approchant de ces petits malades: de loin, je les vois jouer comme n'importe quels autres enfants de leur ge; mais, pour tre l , cependant, il faut qu'ils soient tous, tous sans exception, atteints jusqu'aux moelles par quelque maladie effroyable. - Et alors, quelles figures vont-ils avoir ? - Mon Dieu, des figures comme tout le monde; quelquefois m me, mon grand tonnement, des figures tr s gentilles, arrondies, pleines, imitant la sant . L'oeuvr