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Enti rement recompos pour un confort optimal de lecture et afin de pr server la qualit de ses 150 gravures, ce recueil de L. Harquevaux et L. Pelletier paru la fin du XIXe si cle, consigne et passe au crible 200 jeux de toutes sortes auxquels se livraient les enfants d'autrefois et auxquels peuvent encore s'adonner ceux d'aujourd'hui.

Judicieux, le classement adopt par les auteurs se fixant comme ligne ditoriale d'exposer clairement les r gles pr cises de chaque jeu abord , fait la distinction entre distractions d'action, qui se pratiquaient en plein air, et divertissements paisibles auxquels jeunes gar ons et jeunes filles pouvaient se consacrer l'int rieur.

Si l'on retrouve les classiques et incontournables jeu du Chat et de la souris, le Ballon captif, le Colin-Maillard, la Marelle, le Cerceau, mais aussi le Chat perch , le Saute-Mouton, les Dominos, le Jeu de l'Oie, le Jeu de billes, les Osselets ou encore Pigeon vole, on d couvrira ou red couvrira galement et non sans plaisir l'Entonnoir volant, la Poste aux nes, la Godiche, le Chat coup , le Cheval fondu, l'Ours Martin, qui ne sont pas moins pittoresques que le jeu de la M re Garuche cloche-pied, le Tic-Toc, le Furet ou le Corbillon.

En 1894, Auguste Omont, directeur d' cole et ancien professeur d' cole primaire, publie un ouvrage intitul Les jeux de l'enfance l' cole et dans la famille, au sein duquel il adresse aux enfants ces quelques recommandations:

Vos parents et vos ma tres, qui vous aiment beaucoup, vous donnent chaque jour une heure pour vous r cr er. Ce n'est point du temps perdu, si vous l'employez bien jouer: m me au jeu, les instants sont pr cieux. Je connais de vilains petits gar ons qui, durant toute la r cr ation, demeurent adoss s un mur, les mains dans les poches, sans faire aucun mouvement. Ils causent peu, ou, s'ils ouvrent la bouche, c'est pour m dire de leurs camarades ou de leurs ma tres. Jamais ils ne sont satisfaits; ils boudent continuellement. En classe, ils restent assis sans coeur ni courage la besogne; un peu plus, ils dormiraient, et leurs professeurs ont toutes les peines du monde secouer leur apathie. Aussi les instituteurs disent souvent: L' l ve qui ne joue pas ne travaille pas.

La conduite de ces enfants maussades et grincheux n'est pas meilleure dans leur famille; ils sont intraitables; tout les choque, tout les d range. Leurs bonnes m res font l'impossible pour les distraire; elles ach tent de beaux ouvrages, des jouets d'un prix lev ; le tout en vain. Ces petits messieurs ouvrent le livre nonchalamment, ils b illent, ils s'ennuient.

Mes petits amis, ne suivez pas leur exemple: vous seriez tr s malheureux. Le jeu est utile tous les ges, mais surtout au v tre. Au jeu, on acquiert la souplesse du corps, l'agilit des membres, l'adresse de l'oeil et de la main; l'esprit se repose, les petits soucis disparaissent, et la reprise du travail se fait gaiement ensuite.

Et dans son recueil Les Feuilles d'automne, Victor Hugo crivait en 1831:

Venez, enfants - vous jardins, cours, escaliers
branlez et planchers, et plafonds, et piliers
Que le jour s'ach ve ou renaisse,
Courez et bourdonnez comme l'abeille aux champs
Ma joie et mon bonheur et mon me et mes chants
Iront o vous irez, jeunesse